Dans les brumes d’un matin

Dans la brume d’un matin,

La pointe durcie d’un sein

Semble vaillante.

 

L’arrogance du mamelon

Harangue le touriste perdu

Chantant le refrain de la Madelon.

 

Je bois,

Je bois…

 

Je bois à la santé des papillons,

Je bois à la santé de ma payse

Bien trop loin pour que je lui dise.

 

Sous mon képi de fantaisie

Sont cachés les fanfarons,

Les interrogations d’une dame,

Bergère sans mouton,

Princesse sans zouave,

Statue d’une place.

 

Je bois,

Je bois…

À la république, je bois…

 

Je bois au quarante-neuf-trois

Pour ne pas oublier,

Pour la liberté

Encore une fois bafouée,

Pour l’égalité

Encore une fois oubliée,

Pour la fraternité

Sans rien casser,

Sans rien abîmer,

Ne faisant qu’aimer

Pour leur démontrer,

Leur faire un pied de nez,

Et boire à nos libertés !

 

Robert blée ombre poésie

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