Promenade solitaire

Mes pas crissent sur la venelle de sable ;

Choisel, tes poules d’eau patinent

Sur les rides de l’étang ombragé

Où dansent encore les peupliers !

 

Douce renaissance d’un soleil qui se lève

Pour décompter mes décennies

Sur les cadrans mobiles des voyageurs punis

De fleurs dont les têtes tournent, tournent

De l’aurore jusqu’à l’aube sans répit.

 

Je palpe le vent,

Je ressens son souffle,

Et sur le miroir l’onde brisant

L’eau verte qu’elle maroufle

D’une caresse d’été,

Finit par m’impressionner.

 

Mes yeux se perdent sur l’étang

Pour y croiser une carpe argentée

Qui marsouine tranquillement

Sous le sucre blanc d’un nénuphar.

 

Lentement ce voyage prend fin.

 

Les rayons ras ont consumé depuis longtemps

L’unique machaon posé en un temps

Sur la vitre de mes printemps,

Qu’une femme aux ongles peints

A laissé filer pour un autre destin.

 

Robert blée ombre poésie

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