Ma nouvelle jeunesse

Sous la voûte émeraude
L’or grave les ombres au sol
Et les papillons s’envolent.

Comme il est bon de pédaler
Sur les traces de cette voie ferrée
En direction de Ploërmel.

Les blés dorent dans le souffle de l’air,
Et les fougères semblent vouloir gratter le ciel
Pour chatouiller délicatement le coton blanc
Des nuages qui s’effilochent lentement
En saluant mes pensées qui déjà s’en vont au-delàs
Des frontières de mon pays,
Là, où j’ai reconstruit ma vie.

Aidé par la mousse qui rejoint le passé,
Loin, loin derrière d’où je me sens porté ;
Je vais flirter avec les abeilles,
Dialoguer avec les hirondelles
M’allonger sur les luzernes,
Et qui sait, m’endormir auprès d’elle ;
Elle l’inconnue que j’imagine à moitié nue
Sur un tapi de liserons, oreiller frais pour ingénues.

Mais le chemin est sage,
Il me parle.

Alors j’écoute ;
J’écoute les paroles des mages,
J’entends la musique des druides,
Celles des violes de troubadours sans âge,
Et je voyage léger en suivant mes guides,
Tous les oiseaux qui volent hauts,
Tous les petits ponts des ruisseaux,
Tous les lézards qui ont chaud,

Et chante,
Je chante en pédalant
Mes simples ivresses,
Ma nouvelle jeunesse.

 

 

peinture rencontre auteur Châteaubriant poésie Robert blée

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