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ombre

  • Ce matin

    Ma pièce est jaune
    Le soleil lèche les vitres
    Les violons pleurent

    Le temps des écharpes
    Voile lentement nos matins
    Présage des frimas

    Transition douce
    L'instant laiteux d’un rayon
    Porte mes songes

    Ils rêvent dans le vent
    L’assise d’un monde sans tourments
    Ils voyagent sans heurt

    De chemins sombres
    Au cœur de vos états d’âme
    Ils errent à jamais

     

  • Môle

    Acrylique

    Format A3

    Môle

    Dans eaux tropicales , comme de grosses poussières d'étoile, nagent des poisson-lunes  

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  • Fragilité

    Monotype Acrylique

    Format A3

    Fragilité

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  • Égarement

    Acrylique

    Format A3

    Égarement

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  • Te souviens-tu ?

    Te souviens-tu ?

    J’ai déposé au fond de mon sac le peu d’amour qu'il me reste. Un livre et un morceau de tissu, petit bout de soie, que tes mains couvertes de neige m’avaient offerte. Je me souviens de la frilosité de cette rencontre, de la timidité qui transpirait à tes lèvres en ce matin chargé d’émotions. De tes mots qui ne voulaient pas mourir au cœur de l’hiver et que tu retenais jalousement pour ne pas te perdre. Il me semble aujourd’hui que c’était hier. Je pense parfois à tes yeux profonds dans lesquels je me suis noyé, lorsqu’ils se sont plantés dans les miens. Aujourd’hui, je les ai enveloppés dans la chaleur douce de mes souvenirs, qui peu à peu filent sans que je puisse les retenir.

     

    Te souviens-tu ?

     

    De notre marche silencieuse au bord du quai, plongeoir arrogant qui pousse les marins sur des passerelles pour des départs lointains. De nos pas, qui à l’unisson avançaient lentement vers une destinée inconnue, au-delà des doutes qui s’enfuyaient, aidés par l’escalier de pierre dont les marches nous conduisaient vers le ciel laiteux, qu’on a rejoint au matin. De La musique des vagues venant se briser sur les pics pourfendeurs, mince défense d’un rempart luisant des éclaboussures de gerbes de cristal, qui se fracassaient à nos pieds trempés. Du vent, de sa caresse piquante qui nous griffait, qui teintait nos joues d’un rouge sang, presque brun, comme la braise agonisante d’un feu ; d’une flamme qui couvait en nous, et malgré l’insistance des bourrasques, elle n’arrivait pas à s'éteindre. De ce moment lumineux, rehaussés par un soleil blafard, qui reste là, au chaud, au cœur de mes sentiments, comme une auréole blanche, presque transparente ?

     

    Te souviens-tu ?

     

    De ce livre aux couvertures encore tièdes de tes mains, et dont les pages que nous avions couvertes de mots, de déliés, de phrases, de vie, devenues soudainement orphelines, devenues simple ouvrage abandonné ?

     

    Ces pages se sont tournées trop vite. Le souffle de la jeunesse les a bousculé, peu à peu, lorsque tes joues, comme les miennes, se sont creusées. Les rides, comme des sillons profonds, s'y sont installées au point de former des tranchées, premiers vestiges d’une guerre perdue. Puis tes cheveux sont devenus fils argentés, et lentement ils se sont teintés d’un blanc bleuté. Ils ont fini par tomber, alors comme des automates fous ont les ramassaient à pelle, comme on le fait avec les feuilles mortes qui ne croient plus à la belle saison.

     

    Te souviens-tu ?

  • Masque

    Acrylique, papier

    30x40

    Masque

    Lorque le masque tombe,

    Pleurent les yeux d'hommes

    Face aux sourires des femmes.

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  • Barcasses dormeuses

    Acrylique

    30x40

    Barcasses dormeuses

    Lorsque chantent les copains, les mouettes s'envolent.

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  • Que suis sans toi ?

    L’oreille écoute

    Ce qu’elle ne voit pas

    Lorsque le doigt touche

    Le néant qui n’est pas !

     

    L’abstrait enfermé

    Dans les convictions

    D’esprit mollasson,

    Étouffe les pensées d’aliénés. 

     

    Que suis-je sans toi,

    Qu’un tronc desséché

    Croupissant à l’ombre des lois,

    Exhortant les principes de la foi ?

     

    Sur ton autel

    Toutes les fleurs,

    Toutes les airelles

    Comptent mes heures.

    Le monde me secoue,

    La vie se dissout !

     

    Peu à peu elle se renferme,

    Petit à petit il gangrène !

     

    Ravage du temps

    Oubli permanent

    D’où l’on vient,

    Déraciné pour rien,

    Pour des envies abstraites,

    Souvent pour des actes traîtres.

     

    Que suis-je sans toi,

    Qu’un fuyard aux abois

    N’écoutant que l’oreille,

    Ne voyant que le réel,

    Que le concret abject

    Des souffrances malhonnêtes ?

     

    Que suis sans toi,

    Qu’un doigt qui montre

    Ce qu’il ne va pas,

    Qu’un pleutre sans honte ?

     

    Que suis sans toi,

    Que serais-je sans la foi,

    Qu’une poussière sans émoi ?

     

  • Promenade solitaire

    Mes pas crissent sur la venelle de sable ;

    Choisel, tes poules d’eau patinent

    Sur les rides de l’étang ombragé

    Où dansent encore les peupliers !

     

    Douce renaissance d’un soleil qui se lève

    Pour décompter mes décennies

    Sur les cadrans mobiles des voyageurs punis

    De fleurs dont les têtes tournent, tournent

    De l’aurore jusqu’à l’aube sans répit.

     

    Je palpe le vent,

    Je ressens son souffle,

    Et sur le miroir l’onde brisant

    L’eau verte qu’elle maroufle

    D’une caresse d’été,

    Finit par m’impressionner.

     

    Mes yeux se perdent sur l’étang

    Pour y croiser une carpe argentée

    Qui marsouine tranquillement

    Sous le sucre blanc d’un nénuphar.

     

    Lentement ce voyage prend fin.

     

    Les rayons ras ont consumé depuis longtemps

    L’unique machaon posé en un temps

    Sur la vitre de mes printemps,

    Qu’une femme aux ongles peints

    A laissé filer pour un autre destin.

  • Dessous

    J’aimerais regarder le monde par le dessous.

     

    Être enveloppé d’une terre chaude,

    Me sentir enfin protégé de tout.

     

    Au calme je prendrais le temps de voir

    Les racines blanches des pissenlits

    Flirter avec les lombrics hagards.

     

    J’aimerais regarder le monde par le dessous.

     

    Être enveloppé d’une terre chaude,

    Entendre le grattement des loups.

     

    Peut-être alors comprendrais-je

    Les lunes rousses,

    Les tempêtes solaires,

    L’éclat argenté des étoiles filantes ?

     

    Peut-être alors devinerais-je

    Les ombres chinoises silencieuses,

    Les lacs de sel et leurs mirages,

    La douceur d’une nuit audacieuse ?

     

    Mais avant il me faudrait entrer en terre,

    Descendre en profondeur

    Pour ne plus avoir peur d’un manque d’air.

     

  • Dans les brumes d’un matin

    Dans la brume d’un matin,

    La pointe durcie d’un sein

    Semble vaillante.

     

    L’arrogance du mamelon

    Harangue le touriste perdu

    Chantant le refrain de la Madelon.

     

    Je bois,

    Je bois…

     

    Je bois à la santé des papillons,

    Je bois à la santé de ma payse

    Bien trop loin pour que je lui dise.

     

    Sous mon képi de fantaisie

    Sont cachés les fanfarons,

    Les interrogations d’une dame,

    Bergère sans mouton,

    Princesse sans zouave,

    Statue d’une place.

     

    Je bois,

    Je bois…

    À la république, je bois…

     

    Je bois au quarante-neuf-trois

    Pour ne pas oublier,

    Pour la liberté

    Encore une fois bafouée,

    Pour l’égalité

    Encore une fois oubliée,

    Pour la fraternité

    Sans rien casser,

    Sans rien abîmer,

    Ne faisant qu’aimer

    Pour leur démontrer,

    Leur faire un pied de nez,

    Et boire à nos libertés !

  • La bête

    La Bête hurle dans les profondeurs de mon âme,

    De morsures en déchirures elle rogne mes viscères.

    Un goût de sang nauséabond abreuve ma gorge, 

    Une odeur putride enveloppe peu à peu l’air.

    Alors je prie,

    Alors je vis.

    J’explose,

    J’expulse !

    J’accouche d’un jet impur

     L’immonde de mes nuits noires,

    La torpeur qui me laisse hagard,

    La Bête insomniaque de mes démons refoulés.

    Alors je prie,

    Alors je vis,

    Alors j’oublie.

     

     

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